samedi 13 décembre 2008

Message #01

Bonjour à tous et à toutes,

Comme promis, j'ouvre un blog pour vous faire part de mes expériences en Chine. Théoriquement, seuls les gens que je connais (et qui par politesse vont témoigner d'un minimum d'intérêt pour moi) devraient avoir cette adresse. Si vous débarquez ici par hasard, vous pouvez partir. Bande de voyeurs.

Cela fait maintenant un peu plus de deux semaines que j'habite Qingdao, ville de sept ou huit millions d'habitants dans la province de Shandong, Chine. Dépaysement total. Après deux semaines, je commence à m'habituer gentiment mais sûrement à mon nouvel environnement, après avoir connu un petit passage de mal du pays à la fin de la première semaine. Je commence à connaître cette sensation et à savoir composer avec. Comme m'avait dit un pharmacien grec un jour où je souhaitais acheter un médicament pour me soigner, "Ça sert à rien, ça va passer" (Service maximum, en Grèce). Mais de fait, c'est passé.

Le voyage a été éprouvant. 25 heures environ de porte à porte, et avec le décalage horaire, je suis parti un jeudi à l'aube pour arriver un vendredi soir. Avis à mes amis (j'en ai) de Montréal : le décalage horaire est de 11h. Vous vous prenez ça dans la gueule, c'est quelque chose de violent, hein. Le réveil a sonné à 4h du matin jeudi, après un sommeil de seulement trois heures et des derniers jours à Montréal particulièrement éprouvants pour ma santé mentale. J'ai plusieurs fois échappé à des saignements de nez, tiens. À cinq heures, le taxi est en bas, prêt à m'emmener à l'aéroport. Plus qu'à poireauter pour un avion Air Canada à destination de Vancouver. On commence par s'échauffer gentiment, c'est un petit vol pour pédés : même pas six heures. C'est génial la technologie moderne et les petits écrans personnels. Par contre, quel bande de rapiats ! Les plats sont payants maintenant. L'hospitalité canadienne n'est plus ce qu'elle était.
Arrivé à Vancouver. C'est beau. Enfin, je dis ça, j'ai vu que l'aéroport, hein. Mais l'aéroport est beau, voilà. On patiente gentiment pour un avion Air China à destination de Pékin. Là, c'est du lourd : plus de 11h. Et les repas sont gratuits. Faut admettre que les Chinois sont pétés de tunes (En passant, il se vend une Porsche par jour à Qingdao, et pas au prix Made in China), eux. On commence doucement à s'immiscer dans un environnement chinois/anglophone. En effet, on oublie le français dorénavant.
Le vol me fatigue, surtout que je ne dors pas vraiment dans les avions. Passagers bigarrés. Beaucoup de Chinois mais aussi d'Indiens. Un Sikh dormait en se penchant en avant, son gros bonnet lui servant d'oreiller sur le siège de devant. Pas con. Je regarde souvent ma montre, j'en ai marre. Les films ne m'amusent plus...

Arrivé à Pékin. C'est donc ça la Chine communiste et le plus gros pourvoyeur de condamnés à mort ? Bin ma première impression, c'est que ça sent le Canard Harpic WC et l'eau de javel. Ça sniffe le propre, quoi. Les formalités administratives sont rapidement expédiées, mon visa est en règle et j'ai rien à déclarer à part du sirop d'érable, gage de paix entre nos deux nations que je compte offrir à la taulière, à la mère de famille qui va m'héberger.
On attend encore un peu, incapacité de me rappeler du code de ma carte Mastercard. Heureusement, j'ai tous mes papiers avec moi, y compris mes relevés de compte et bien planqué quelque part mon code (Je suis du genre prévoyant). Mais impossibilité de retirer de l'argent. Petite panique, et je ne dirai pas comment ça s'est réglé tout de suite. Je le ferai dans un autre billet.

Vous avez vu comment j'arrive à créer du suspense à partir de rien ?

Modestement, je m'aime.

Dernier avion, pour la route. Pékin-Qingdao. Une petite heure. Tellement éreinté après 23h sans dormir que je dors pendant pratiquement tout le trajet. À Qingdao, on vient me chercher, comme prévu. Un petit café bien serré pour gagner quelques minutes d'attention. Mon contact me confie une carte de Qingdao, quelques livres touristiques et un mini-dictionnaire anglais-chinois. Ensuite, on prend le taxi pour rejoindre ma famille. C'est la nuit totale, je ne vois pas très bien où je suis. Et puis je m'en fiche. Je veux juste dormir.
Arrivé dans ma famille, j'offre le cadeau diplomatique. Je prends une douche, ça délasse. Je me couche. Le matelas est bien dur, mais I fuckin' don't care. C'est ma première nuit chinoise. Et la fin de ce billet.

Pourtant, j'ai encore plein de choses à raconter. Il faudra que j'évoque dans mes prochains billets : la manière de conduire des Chinois ; les transports en commun de Qingdao ; la gastronomie locale ; et il faudra aussi que je me questionne sur le fait de savoir si être riche peut nous changer...

Allez, salut et... Bonzaï.

7 commentaires:

  1. Sympa ton journal Carneus !

    Mélange de fait et de sentiments qui donne un style agréable à lire. Continue à nous raconter ton aventure dans cette civilisation 5 fois millénaire ! [respect]

    Pat

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  2. Tout pareil!

    J'adore les voyages, et là je sens que je vais voyager... merci beaucoup de nous faire partager.

    Tom

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  3. Génial! J'en veux plus!

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  4. L'art de broder à partir de presque rien... et cela donne envie de lire la suite !

    Salutations, B.

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  5. M'enfin! pour me situer, je suis Fugitivus, je le dirais pas deux fois hein^^.

    Dans un autre registre, un de mes héros d'enfance fut Marco Polo et son périple me fit rêver longtemps, voyage par procuration.

    J'ai hâte de lire la suite de ton périple!

    A bientôt!

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  6. Je suis vraiment content de savoir que tu as réussi à concrétiser cette expérience. Je ne suis même pas au courant des détails. Tu seras làbas combien de temps?? Tu vas y faire quoi?? J'ai hâte d'en savoir plus.

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  7. J'adore comment tu écris amour ! C'est un peu comme si je le vivais à tes côtés ! ^^

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