dimanche 15 février 2009

Message #08

Je sais à quel point vous attendez mon prochain message, et sachez bien que quelque part, je regrette de vous avoir infligé une telle attente. Cela dit, comme nous disait Goebbels en quittant un camp de concentration pour partir visiter la Hollande : « On ne peut pas à la fois être au four et au moulin »(Citation que nous révèle le biographe officiel de Goebbels, Pierre Desproges). Bref, j'ai été passablement occupé, et comme je n'ai pas une vie de geek comme vous, pauvres petits vers fascinés par l'écran d'ordinateur et votre statut sur Facebook, je n'ai pas eu le temps d'écrire beaucoup pour vous parler de la Chine, et de la misère que j'y vois.

Comme j'ai eu l'occasion de le dire, Qingdao ne manque pas de richesse. Pour autant, la Chine est une terre de contraste. Et quand vous êtes blanc en Chine, c'est un peu comme se promener avec un dollar tatoué sur le front. Vous attirez la plèbe comme une tartine de miel attire les mouches. Concrètement, à quoi ressemble cette bête curieuse que l'on appelle vulgairement « le pauvre » ? Il y en a différentes sortes, et comme j'ai eu l'occasion de le dire aussi, certaines pourraient blesser le coeur que je n'ai pas. Ainsi, parmi le plus "trash", il y a les mères qui s'assoient dans la rue avec leur bébé dans les bras et qui attendent simplement la générosité du passant. Quand le bébé apprend à marcher et à dire "merci", il vient directement vous demander de l'argent, tenant un petit gobelet ou n'importe quel récipient pouvant faire l'affaire, puis il vous regarde avec un air du chat botté dans Shrek et ne vous lâche plus jusqu'à ce que vous lui ayez donné quelque chose. Il arrive qu'ils s'agrippent à vos jambes et s'excitent dessus comme un chien en chaleur. Attention, je sais que mes comparaisons peuvent choquer les âmes sensibles, mais j'ai le plus grand respect pour le peuple chinois. Je ne fais que vous donner une image (Même si je préfère quand ils s'agrippent à ma jambe gauche, ça porte bonheur).
Il est quand même assez malheureux que la Chine, une des puissances économiques majeures et qui ne manquent pas d'argent dans ses caisses laisse ce genre de situation arriver. Certes, même en France on a des clochards poliment appelés SDF pour ne pas trop déranger nos consciences, mais là, il s'agit quand même d'enfants !

Autre modèle de mendiants, les vieux. Ils ont une tête de grand sage chinois comme on se les représente dans les films, avec des cheveux et une petite barbe blanche. Leur attribut semble être un grand bâton de bois qui rappelle celui des pèlerins. Ils marchent voûtés, à l'aide de leur bâton, ou alors ils sont simplement agenouillés par terre, devant le récipient devant récupérer l'argent, et ne cessent de s'incliner sans cesse sur le sol pour demander notre générosité.

Enfin, il y a aussi les pauvres qui viennent des provinces, ces migrants illégaux qui n'ont pas le droit de quitter leur province mais qui le font quand même dans l'espoir de trouver du travail en ville. J'ai eu l'occasion de les "étudier" en cours, avant de me rendre compte que même dans les actualités françaises on en avait parler récemment. Je les vois tous les jours, quand je prends mon bus pour aller au travail. Ils sont là, des dizaines, parfois tout seul, parfois discutant entre eux. Certains ont des outils avec eux, mais la majorité n'ont rien d'autres à proposer que leur bras. Et puis ils attendent, ils attendent, ils attendent qu'une voiture ou une camionnette s'arrête pour se masser autour d'elle en espérant se faire engager pour quelques heures ou la journée.
Quand on est sur les routes, on a parfois l'occasion de voir une camionnette avec à l'extérieur, sur l'espace où on transporte les outils, une ou deux personnes, assises, généralement enroulées dans leur manteau pour pas trop attraper froid.
Le Vice-Président de la compagnie où je travaille, un Américain originaire de Californie, me dit qu'ils ont plus ou moins la même chose, mais avec des Mexicains cette fois. Je me demande quand même comment ces gens font pour vivre. Trouvent-ils toujours du travail ? Quel que soit le moment de la journée, j'en vois toujours à certains endroits qui attendent...

Bref, c'est aussi ça, la Chine...

4 commentaires:

  1. Plus la puissance économique est grande, plus elle attire de mendiants et migrants illégaux, non?

    A Paris aussi on a des enfants qui agitent des gobelets de plastique...

    RépondreSupprimer
  2. À Paris aussi ? Soit c'est vraiment la merde depuis que je suis parti, soit j'aurais dû sortir plus souvent du XVIème

    RépondreSupprimer
  3. Bah, c'est un peu comme le travail sur appel...sauf qu'ils appellent pas, c'est toi qui te rend...Mouais bon, c'est juste un peu de frustration par rapport à mon boulot qui me donne la même impression, c'est-à-dire: ne pas avoir de boulot et attendre qu'on veuille bien me donner qqch. Bon ok, sont bcp plus pauvres que moi...

    RépondreSupprimer
  4. marilyn, ma fille, te fait dire salut en passant ! ;) xxx

    RépondreSupprimer