dimanche 18 janvier 2009

Message #06

Bien le bonjour, chers surfeurs du dimanche,

Brisons le suspense : j'ai obtenu de l'argent très facilement le lendemain de mon arrivée en me rendant à un guichet qui acceptait les cartes Mastercard et qui était pourvu en billets de banque. Avouez que vous aviez oublié cette histoire.

Aujourd'hui, ce sera un article plutôt décousu puisque je ne vais pas évoquer un point précis de ma vie chinoise mais me contenter de répondre aux questions posées par le divin Pat (Pour ceux qui ne le connaissent pas... Bin c'est pas forcément plus mal en fait).
Commençons par l'éducation des enfants. Le passage sera plutôt rapide car je n'ai pas vraiment de points de comparaison, à part Lisa, la petite fille de neuf ans de ma famille d'accueil. Comme je l'ai déjà dit, les jeunes enfants chinois vont à l'école d'environ 7h30 du matin jusqu'à 16h, 16h30, après quoi ils devront se mettre sur deux heures de travail quotidien. De temps en temps, je vois le père qui gronde sa fille pour un manque d'attention ou pour une faute bête (du moins, je le suppose à voir leurs visages et leurs gestes). Bref, il est dans le rôle du père protecteur qui cherche à faire rentrer dans la tête de sa fille toutes les subtilités des mathématiques, de l'écriture des Hanzi, et qui s'étonne qu'elle n'ait pas retenue combien font 7 x 8. Un modèle de père plutôt commun en somme. Presque universel. J'ai eu plus ou moins le même. Pour l'éducation plus générale, c'est là aussi partout pareil : finis ton bol de riz avant de quitter la table, quoi. Ou alors tu devras le finir demain matin au petit déjeuner. Tu sortiras jouer à la corde à sauter avec ta copine quand tu auras fini tes devoirs. Va te coucher, tu as de l'école demain, etc, etc. L'éducation n'a rien de révolutionnaire désormais.

Pour ce qui est du temps libre des Chinois, ils le passent là aussi devant l'ordinateur ou devant la télé. Les Chinois sont très férus d'Internet et ils forment la première communauté en ligne du monde (En même temps, vu la taille de la population, c'est facile d'atteindre rapidement des grands nombres). La télé est... très chinoise. Tout d'abord, la quasi-totalité de toutes les émissions ou films sont automatiquement sous-titrés. Comme je l'ai dit dans un précédent article, il existe plusieurs types de chinois en Chine qui ne sont pas mutuellement compréhensibles. En revanche, ils s'écrivent toujours de la même manière. Par conséquent, deux Chinois qui parleraient cantonais et mandarin pourraient malgré tout communiquer s'ils prennent une feuille de papier, un stylo, et qu'ils écrivent. À moins qu'ils soient modernes et utilisent QQ. QQ, c'est le MSN chinois. MSN n'est pas très utilisé par les Chinois. QQ est un logiciel équivalent. Je me suis créé un compte dessus histoire de pouvoir parler en ligne plus facilement.
Mais pour revenir à la télé, toutes les chaînes sont pleines de feuilletons qui doivent être l'équivalent des "Feux de l'Amour". Aussi mal tournés et aussi mal joués. Il y a aussi des émissions de divertissements qui ressemblent fortement à ce que l'on s'imagine de la télévision japonaise : des présentateurs très exaltés, des bruitages constants, des petits effets spéciaux pour donner une impression de mangas parfois. Voici pour exemple un extrait d'une émission quelconque : http://www.youtube.com/watch?v=zl-D5XvRLsA&feature=related
Et bien sûr, les Chinois sont de grands joueurs devant l'Éternel. Le mahjong n'est pas très joué par ici, il est plus présent dans le sud du pays. Dans le nord, ce sont les jeux de cartes. Toutes les fins de semaine, des amis se retrouvent dans le salon de ma famille d'accueil et ils jouent jusqu'à très tard dans la nuit (ou tôt le matin, ça dépend du point de vue). J'ai essayé d'apprendre les jeux mais je les trouve très complexes. Ils jouent sans cesse avec ce que j'estime, à vue d'oeil, 4 jeux de 52 cartes.

Pour les vêtements, c'est du pur style occidental maintenant. Les costumes traditionnels sont réservés pour le mariage. Par contre, j'ai l'occasion de voir sur certaines personnes des gros manteaux très old school, hein, sans doute des restes des cadeaux de l'URSS. Gros manteaux épais bleu ou vert caca d'oie avec des boutons d'or (bon, disons dorés, au moins). Ça fait très communiste mais au moins, je pense que ce doit être parfait pour les températures plus fraîches de l'hiver.

Concernant la boisson, je ne surprendrai personne si je disais que la Chine est le pays du thé. Toutes sortes de thé. Et je dois avouer que c'est un très bon thé. Il est vrai qu'en France ou au Canada, la différence entre le thé et l'eau chaude est affaire de subtilité. Pas en Chine ou au moins le thé goûte réellement le thé. Mais avec ou sans thé, les Chinois boivent toujours de l'eau chaude. Cela tient à une raison historique je crois : l'eau courante n'était pas propre à la consommation, et même maintenant il est déconseillé de boire l'eau du robinet (le PCC dit le contraire mais bizarrement, les Chinois semblent avoir du mal à le croire) sans la faire chauffer. C'est donc une habitude. Même les fontaines d'eau (vous voyez le genre, avec le gros bidon d'eau au-dessus) ne sont sollicités pour donner que de l'eau chaude, à quelques rares exceptions près. Et je dois avouer que j'ai pris cette habitude maintenant de toujours boire de l'eau chaude sans chercher à prendre de l'eau fraîche... Même à la fontaine du travail.
Concernant les alcools, à Qingdao, il y a bien sûr la fameuse bière Qingdao, mondialement connue. Même à Paris, je me souviens que je pouvais en trouver, dans les restaurants chinois ou japonais. Une bière qui n'est pas la bière du siècle mais qui n'est pas désagréable non plus. Ici, on peut l'avoir dans des sacs plastiques, un peu comme le lait au Canada. Il existe aussi d'autres alcools très forts, qui se boivent chaud également, peut-être pour les mêmes raisons d'hygiène ou cas où l'alcool n'aurait pas tout tué. D'une manière générale, les Chinois ont une sacrée descente. Le problème aussi est qu'il ne faut jamais laisser son assiette ou son verre vide. Ça ne signifie pas que vous avez apprécié le repas mais que vous n'en avez pas eu assez. En conséquence de quoi on vous ressert. Et avec l'alcool, ça peut faire des dégâts. J'ai déjà vu des Chinois vomir dans la rue... Enfin, ça, je me rappelle aussi que le métro parisien ou montréalais recèlent parfois de petites... "pépites".

Je terminerai avec l'impact des JO, et traiterai le reste une prochaine fois. Par ailleurs, j'ai tellement de choses à raconter, et si peu de temps pour le faire, qu'il est probable que je continuerai encore mon blog de retour à Montréal, car je doute pouvoir tout mettre avant mon retour qui aura lieu le 3 avril. Cela dit, je rappelle encore une fois que, peut-être, je retournerai en Chine au mois de juin ou juillet si mon entreprise hôte me propose un premier emploi intéressant.

Bref, l'impact des JO à Qingdao, donc. C'est une ville très belle à voir pour le touriste. Surtout vers le centre-ville. Surtout que Qingdao a accueilli une partie des Jeux Olympiques pour les épreuves marines. Quand on est dans la zone du centre-ville et de la marina flambant-neuve, on voit que toutes les routes et rues sont neuves. Les bâtiments également ont de belles couleurs. Mais encore une fois, la Chine fait quelque chose qu'elle fait très bien : l'esbroufe. Ainsi, pas plus tard qu'hier, je sortais d'un restaurant en compagnie d'un ami et nous marchions dans les rues de la ville. Il me disait qu'il avait habité ce quartier il y a quelques mois. Je regarde un peu autour et lui dis que cela semble être un quartier très agréable : les routes sont belles, il y a des commerces un peu partout, les immeubles sont bien entretenus... Mais mon ami me dit qu'il n'en est rien. Derrière les façades flambant neuves des immeubles se trouvent des appartements apparemment en piteux état.
Et finalement, c'est ça l'autre image de la Chine. Des caches-misères pudiquement placés ici et là pour que le touriste de base n'est pas une vision misérabiliste de la ville et du pays. Je repense alors à ce que je vois quand je prends le bus qui m'amènent dans le centre-ville. Sur le bord des routes, il y a de grands panneaux publicitaires sur tout le long du chemin. Impossible de voir ce qu'il y a derrière. Mais à la faveur d'un pont qui nous fait prendre de la hauteur, on découvre alors ce qu'il y a : une gigantesque zone complètement rasée. J'imagine encore les nombreuses maisons de briques rouges qui devaient se tenir là, sur plusieurs hectares. Maintenant, il n'y a plus qu'un amas de briques, et ça et là quelques murs épars et solitaires qui semblent défier la bombe atomique ou la pelleteuse qui sont passés par là. Je devine les anciens chemins et rues, car les gravats qui n'ont pas été déblayés ont été tassés pour les laisser dégager. En voyant ça, je repense à certaines photos de mes livres d'histoire qui montraient des villes européennes à la fin de la seconde guerre mondiale.
Je me demande bien pourquoi toute cette zone a été rasée, surtout si c'est pour ne rien reconstruire par dessus visiblement. Ils n'ont quand même pas rasé toute cette zone pour crimepensée de ses habitants ?

Quelqu'un dont la compagnie m'est agréable (et qui se reconnaîtra peut-être s'il passe encore) m'a dit de ne pas hésiter de visiter "l'autre côté de la Chine". En voici donc une facette. Et il faudra aussi que je parle du misérabilisme en Chine. Et de certaines scènes que je vois parfois et qui soulève le coeur que je n'ai pas.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire